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Usine à cuisiner : une autre alimentation est possible

des produits locaux et bios pour nos cantines Crédit photo : Droits Réservés FR2020
L'inauguration de la nouvelle usine à cuisiner municipale était le point d'orgue de la semaine. Une cuisine centrale conforme à la folie des grandeurs ; un modèle économiquement dépassé, écologiquement catastrophique et socialement inadapté. Alors qu'elle livrera péniblement plus de 1.200 repas par jour, elle a été dimensionnée pour fonctionner normalement pour un seuil de 4.000 repas par jour... tandis que certains élus, disciples de Tricatel, s'imagineraient bien la voir doubler cet objectif de production. Avec de tels chiffres, où est le plaisir de cuisiner ? Où est l'objectif du 100% fait maison ?  Avec plus de 2,6 millions d'euros d'investissement, et un amortissement à répercuter sur le prix de revient des repas, cette usine à cuisiner surdimensionnée ne contribuera pas davantage  à améliorer les conditions de travail des agents, ni à réduire son coût de fonctionnement. Les liaisons froides et les déplacements de livraison seront mutipliés.  La massification des repas ne permettra pas d'améliorer  la qualité des repas et de l'adapter aux publics visés. On ne mange pas la même chose quand on est un enfant ou une personne âgée. Un autre modèle est possible. 

Nous voulions des cantines d'écoles 100% bio et locales

 
En 2019 et 2020, nous avons défendu un projet alternatif, écologique et révolutionnaire pour les cantines de nos écoles à Bergerac. Nous voulions qu’en 2025, 100% des repas servis dans les cantines et les RPA de Bergerac soient issus des produits de l’agriculture biologique (dont plus de 90% issus de l’agriculture locale). 100% de produits bios, c'était proposé des repas équilibrés, renouer avec la saisonnalité des produits, préserver sa santé. C'était aussi l’engagement de ne pas augmenter le prix pour les usagers, grâce à une politique optimale de circuits courts entre cuisines et producteurs. A la fin du mandat, chaque groupe scolaire de la Ville de Bergerac aurait disposé de sa propre cantine, afin de replacer l’école au cœur du Projet Alimentaire de Territoire. Des mutualisations de locaux auraient été encouragées, notamment avec les Résidences Autonomie de Montoroy et de Saint Jacques, pour créer du lien intergénérationnel autour des questions alimentaires. En rapprochant la cantine des enfants, nous nous engagions dans un projet d’éducation au goût, faire l’apprentissage des équilibres alimentaires ; c'était favoriser le rôle nourricier du cuisinier pour renforcer sa fonction éducative auprès des mangeurs. 

C'était  renoncer à cette cuisine centrale pour limiter le gaspillage alimentaire, permettre à chaque agent municipal concerné de retrouver du sens dans ses missions, éviter les liaisons froides énergivores et améliorer la qualité finale de l’assiette.  En favorisant l’accès à une alimentation saine pour les séniors, Bergerac se serait engagée résolument dans le développement d’une meilleure appétence pour les personnes âgées et/ou malades. 
 

L’enjeu de l’approvisionnement local et la ceinture verte de Bergerac.

 
Afin de garantir l’approvisionnement local en produits issus de l’agriculture biologique, la Ville de Bergerac aurait travailler en lien étroit avec le Projet Alimentaire de Territoire portée par la Communauté d’Agglomération. Elle aurait été un des principaux débouchés aux productions notamment issues du domaine des Nebouts. Elle aurait accompagné et soutenu la valorisation des terres agricoles protégées au titre du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal afin de valoriser une véritable ceinture verte autour de Bergerac.  Le lien avec la légumerie intercommunale de l'Escat aurait permis de sécuriser nos approvisionnements.

Bref, vous le voyez, un projet alternatif existe. L'investissement réalisé dans cette usine à cuisiner est une réalité à intégrer. Mais rassurez-vous, sa destination peut toujours changer si nous voulons nous donner les moyens d'engager la révolution alimentaire à Bergerac. C'est aussi une des missions de Bergerac Citoyen que d'y travailler. 
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