L'échec des petits déjeuners dans les écoles bergeracoises

A l’occasion de la dernière séance du Conseil municipal de Bergerac, Hélène Lehmann a tenu à faire le point sur la distribution des petits déjeuners dans les écoles de la Ville. Ce fut l’occasion de revenir sur un nouvel échec municipal. Le Maire s’était engagé, à grand renfort de communication, à ouvrir ce dispositif à tous les enfants de la ville. Le projet a viré au fiasco. Pourtant soutenue financièrement par l’Etat, la Mairie fut contrainte de rembourser la moitié de la somme. La municipalité ne fut jamais soucieuse d’accompagner ce dispositif ni pour les enfants qui en avaient besoin ni pour les écoles qui furent livrées à elles-mêmes pour en organiser les modalités pratiques. Ce ne fut que gaspillage alimentaire ou indifférence.
La mesure des petits déjeuners à l’école devait débuter pour la rentrée 2023. L’objectif était de promouvoir de la santé des enfants. Il était possible de les accompagner dans un projet d’éducation à l’alimentation tout en veillant à corriger les inégalités sociales. L’organisation de petits déjeuners dans les écoles était sous la responsabilité de la commune. Elle était soutenue par une contribution d’1,30 euros de l’Éducation nationale par petit-déjeuner.
Comme Hélène Lehmann a tenu à le préciser, ce dispositif était « particulièrement pertinent pour les enfants de Bergerac » rappelant le niveau croissant des inégalités sociales au sein de la commune. Alors comment analyser qu’après une année scolaire d’exercice, la commune fut contrainte de rembourser près de la moitié de la somme allouée ? Pour l’élue de Bergerac avec Confiance, cet échec est « la conséquence d’une mise en œuvre par cette majorité purement libérale, méprisante et opportuniste ». Afin de s’en convaincre, Hélène Lehmann a tenu à expliciter ces trois qualificatifs dont elle a affublés la majorité municipale.
· Libérale d’abord, parce que la Municipalité a laissé chaque école s’organiser seule : choix de l’horaire du petit déjeuner, absence de participation municipale à l’information des parents pour éviter la prise d’un double petit déjeuner
· Opportuniste ensuite, parce que le projet n’était pas une initiative municipale malgré des besoins locaux. A Bergerac, les subventions potentielles guident les choix au point de « naviguer au gré des opportunités sans vision à long terme ou réflexion sur le fond ».
· Méprisante enfin, car les petits déjeuners se sont réduits à la distribution de produits industriels à faible intérêt diététique. Hélène Lehmann a pu ainsi dénoncer « l’aberration écologique » à l’exemple « d’une brique de lait chocolaté sucré, servi froid, accompagné d’une madeleine industrielle ». La mise en œuvre au rabais de cette politique n’est pas conforme aux objectifs d’éducation à l’alimentation et de santé publique.
Pour les élus de Bergerac avec confiance, une question subsiste. Est ce que c’est parce que cette mesure devait s'adresser à des enfants d’origines sociales modestes que le Maire s’est autorisé à leur proposer un petit déjeuner qu’aucun d’entre nous n’accepterait pour lui ou pour ses propres enfants ? « Les enfants des quartiers prioritaires de notre ville méritent bien mieux que cela » a conclu Hélène Lehmann.