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Situation des Urgences au Centre Hospitalier Samuel Pozzi : Chronique d’un malaise annoncé !

Entrée des urgences au Centre hospitalier Samuel Pozzi Crédit photo : Bergerac Citoyen.
Il existe un manque chronique de médecins urgentistes à l’hôpital de Bergerac. Chacun remarquera le silence assourdissant du Président du Conseil de Surveillance de l’Hôpital et par ailleurs Maire de Bergerac. A croire que dans ce domaine comme dans d’autres, le quotidien des Bergeracois ne l’intéresse pas. Pourtant, la situation est grave. Les urgences bergeracoises sont très vulnérables. Quand un imprévu survient, c’est la sécurité des patients qui n’est plus assurée. La responsabilité des soignants est engagée !
 
C’est ce qui s’est passé dernièrement où, à la suite de l’absence de 2 médecins pour raison légitime, un urgentiste a dû assurer seul une garde. Cette situation grave est d’autant plus stressante que d’ordinaire il y a un médecin posté aux urgences et un autre habilité à intervenir au SMUR (Service Mobile Urgence Réanimation) dont les interventions sur le terrain peuvent durer plusieurs heures. Ce médecin a accepté de le faire une nuit mais a légitimement refusé d’assumer 1 seconde fois cette responsabilité exorbitante.  La fermeture des Urgences était inévitable. Face au report d’activité sur les urgences de Périgueux, les professionnels de santé du secteur se sont sentis démunis pour absorber ce surcroit d’activité. Devons nous préciser que les médecins bergeracois n’étaient pas en arrêt maladie. 
 
Que faire pour que cela ne se renouvelle pas ?
 
Consciente de l’extrême gravité de la situation, l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.) a réagi rapidement en budgétisant un poste supplémentaire. Cette réponse était indispensable (considérant les 8 Equivalents Temps Plein de médecins actuellement). Elle est encore insuffisante. Par ailleurs, nous considérons que les déclarations de l’ARS sont aussi irresponsables que provocatrices lorsqu’elles nous invitent à patienter jusqu’en 2030 pour ressentir les effets de l’élargissement du Numérus Clausus (les places supplémentaires au concours de 1ère année). Nous rappelons que le problème de la conséquence des fermetures financières de centaines de lits dans les Centres Hospitaliers Universitaires demeure. Il n’y a donc plus assez de lieux de stage pour former les étudiants reçus au concours. Et quelles sont nos garanties pour que « l’afflux » prophétisé de jeunes diplômés arrive jusque dans nos hôpitaux et sans incitations ? Ne faudrait il pas enfin poser la question du préalable obligatoire de quelques années de remplacement avant l’installation définitive des médecins ? 
 
Dans l’attente, d’autres choix budgétaires doivent être réalisés localement. Il est notamment urgent de se consacrer à l’attractivité des postes de Praticien Hospitalier (titulaire de leur poste et acteur de la Cité) en revalorisant leurs salaires contre la logique de ces remplaçants « mercenaires » bien mieux rémunérés et n’habitant souvent pas dans le bergeracois.
 
Docteur Thierry LARELLE
Secrétaire de section du Parti Socialiste de Bergerac
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