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Débat sur les orientations budgétaires : « des prévisions risquées par temps incertains »

Débat sur les orientations budgétaires  : « des prévisions risquées par temps incertains »
A l’heure actuelle, nous n’avons pas encore les arbitrages de l’État. Or en matière d’orientations budgétaires, les choix du maire actuel donnent le sentiment non seulement d’une conduite dans le noir mais tout phare éteint !

Lors du précédent conseil municipal, le 7 novembre dernier, un moment conséquent a été consacré à la présentation des orientations budgétaires pour la fin de mandature. Nous votons aujourd'hui le budget de la commune pour l'année 2025.

Alors que le maire dans une étrange et longue introduction commentait les actualités politiques nationales, il est resté étonnamment discret sur les conséquences de la baisse des dotations de l’État. Comment ne pas être inquiet de la situation objectivement difficile du pays avec un déficit budgétaire annoncé à hauteur de 6,1% et des finances publiques enregistrant une dérive exceptionnelle de près de 50 milliards d’euros !

Si l’on prend en considération la situation du pays et les faibles garanties sur les recettes provenant de l’État, qui peut croire à la sincérité des projets et des propositions énoncées lors des orientations budgétaires ? Le montant des dotations va inexorablement baisser et cet état de fait aura une incidence – quelle que soit la volonté du maire- sur les orientations budgétaires. Prenons un exemple : l’enveloppe nationale du Fond Vert passera de deux milliards et demi d’euros l’an passé à un milliard d’euros pour 2025. Le pourcentage de réduction est de plus de la moitié. Fatalement les enveloppes promises et fléchées sur ce Fond Vert au sein des orientations budgétaires ne pourront être honorées.

Pauvres contribuables que nous sommes !  Les considérables dépenses annoncées se répercuteront sans faute sur notre feuille d’impôts de contribuables… Les promesses électorales non tenues sur l’amélioration du quotidien (le plan trottoirs par exemple) seront à mettre au regard des inaugurations de réalisations flambantes neuves en centre-ville. 

Sans être exhaustif, petite revue des principaux points problématiques :

Volet « maintien et réhabilitation du patrimoine » 

-        Le maire annonce la mise en pause du chantier de l’église Notre Dame. En 2024, on ne peut encore entrevoir la date de fin des travaux d’un chantier lancé en 2009… Sans doute, fallait il dégager une trésorerie pour lancer les travaux de la place de la République contre l’avis des commerçants. Ils seront sans faute pénalisés par 6 à 8 mois de travaux avec des impacts sur la surface et le nombre de places de stationnement !

 

Annonce relative au désendettement de la commune  

-        Après analyse, le budget prévisionnel révèle plutôt une stabilisation de la dette à 31-32 millions d’euros. Compte tenu des chantier pharaoniques lancés, on peut s’interroger sur le temps qu’il faudra pour rembourser les emprunts Priolaud, avec des taux d’intérêts à un niveau jamais connu par le passé !

Une satisfaction affichée en matière de maîtrise des taux de la fiscalité ? Un pied de nez  envers les citoyens : 

-       Mener une véritable politique de neutralité fiscale aurait consisté à baisser les taux de fiscalité communale à proportion de la hausse des bases d’imposition. Que constatent aujourd’hui les bergeracoises et bergeracois ? ils piochent dans leur bas de laine pour payer leurs impôts fonciers. Entre 2023 et 2024, leur fiscalité a de fait augmenté de plus de 10%. Le taux de fiscalité de base n’a jamais été aussi fort (une baisse de 5,7 % en 2022 pour une augmentation de 6,8 % sur le chapitre voirie). Le maire n’a pas joué le jeu communautaire, préférant ponctionner des impôts supplémentaires sur le dos des contribuables plutôt que procéder à un transfert de fiscalité neutre à la CAB. 

La Programmation Pluriannuel d’Investissement mettant en relief les promesses oubliées :

-        Au titre de la liste des promesses oubliées, il faudrait mentionner les investissements annoncés pour un super dojo qui se sont transformés en la réalisation d’un simple dojo, ou une coulée verte qui devait être réhabilitée avant la fin du mandat… mais il faudra attendre 2027 pour bénéficier de ce parcours ;
-       Le « plan école » s’est traduit par la fermeture de deux écoles primaires ! Le maire se félicite de la somme de 500 000€ fléchée pour les écoles primaires mais comment ne pas réagir à la lecture des économies substantielles d’ores et déjà programmées ( - 16 000€ en matière d’investissements ; - 6 000€ pour le volet informatisation ; - 37 000€ pour les grosses réparations et  - 154 000€ d’économie d’énergie) ; 
-       La somme de 500 000€ du futur « plan école » est à mettre au regard des 1,2 millions d’euros prévus pour un Campus connecté composé d’un effectif de 50 étudiants soit un coût d’investissement de 24 000€ par étudiant à comparer aux 450 € par élève d’une école primaire. 

En conclusion, un choix politique nous sépare !

Les orientations budgétaires présentées lors de ce conseil municipal révèlent que le maire cherche à dégager des marges financières afin de passer au forceps la réhabilitation de la Place de la République, au détriment de la fin de la réfection de la cathédrale Notre Dame, des investissements sur la coulée verte, les écoles primaires, la plantation d’arbres ou en réalisant des économies sur l’énergie…

En 2024, le maire, imperturbable, ne change pas de cap. Quand on fait de la voile, par gros temps, il faut parfois savoir changer de cap si l’on veut éviter le naufrage ou la noyade. Savoir s’adapter à la situation économique nécessite quelquefois de revoir sa trajectoire, ses orientations. 

A Bergerac sous la mandature de Jonathan Priolaud, en résumé, la pression fiscale augmente sans mesure probante pour désendetter la commune.

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