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Le logement social en panne

Vue aérienne du quartier Jean Moulin de Bergerac Crédit photo : Droits Réservés Pierre Ruet
Fabien Ruet est intervenu successivement en Conseil communautaire (assemblée des élus.es de l'agglomération) et en Conseil municipal pour souligner la situation de crise du logement social en Bergeracois et des difficultés de construction sur Bergerac. Une alerte qui ne manque pas de pointer des manquements de la municipalité en place. 

Un financement difficile pour la construction neuve. 


Le gouvernement a abandonné le soutien à la construction neuve en matière de logements sociaux. Historiquement, le financement de la construction de logements sociaux est fondé sur le livret A. Les prêts sont indexés sur le taux de ce dernier. Dès lors que les taux flambent comme actuellement, le coût de la construction devient beaucoup trop important pour espérer équilibrer financièrement des opérations immobilières qui doivent garantir des loyers modérés. Les bailleurs sociaux éprouvent alors les plus grandes difficultés pour boucler financièrement leurs opérations, sauf à répercuter ces surcoûts sur les futurs loyers. Force est de constater que le gouvernement laisse faire cette situation. La construction de nouveaux logements sociaux ne l'intéresse pas. Il n'a pas été en mesure de proposer la moindre solution alternative pour accéder à des modes de financements privilégiés. 

Urbalys Habitat dans le brouillard. 


A Bergerac, la situation est aggravée par la gestion opaque et inappropriée de la société d'économie mixte de la Ville, Urbalys Habitat. Elle est supposée être l'opérateur privilégié par la municipalité pour aider à la construction de logements sociaux. Sans Urbalys, le quartier Jean Moulin n'aurait jamais été construit. La gestion de cette société d’économie mixte est devenue opaque parce que le Maire de Bergerac n'a pas souhaité que l'opposition soit représentée au sein du Conseil d'administration d'Urbalys Habitat. C’est une première.  La gestion est inappropriée parce que les rares opérations de constructions neuves de logement social sont enlisées. Le projet de la rue Saint Michel a été lancé en 2017. La livraison serait prévue en 2024. Plus de 7 ans pour livrer un immeuble. Pire encore, l'opération de la rue Berggren, lancée en 2013 par Fabien RUET, est toujours en friche. Et pendant ce temps-là, le Maire, également Président d'Urbalys Habitat, lance cette société dans des opérations de prestige qui n'ont aucun lien avec le logement social : la construction de la gigantesque usine à cuisiner de l'ESCAT, l'achat et la réhabilitation de l'immeuble du Marché Couvert, le rachat de l'ancien hôtel des ventes place Gambetta ... 

Une proposition à l'agglomération.


Dès 2013, Fabien RUET avait travaillé au sein de la toute jeune agglomération bergeracoise pour la mise en œuvre d'un fonds de concours pour la construction de nouveaux logements sociaux. Depuis, 3.000 euros sont attribués pour tout nouveau logement social, indépendamment de sa typologie et de son niveau de loyer. A l'occasion du dernier conseil communautaire, près de 10 ans après, l'élu Bergeracois a proposé de revoir le dispositif. Rappelant les difficultés actuelles pesant sur le financement national de la construction du logement social, précisant que 80% des demandes de logement social sur l'agglomération émanent de personnes dont les ressources sont les plus modestes, il a indiqué qu'une évolution souhaitable serait de prioriser l'accompagnement de l'agglomération sur le financement des nouveaux logements dits PLAI.

Les logements PLAI sont financés par le Prêt Locatif Aidé d'Intégration. Ils sont destinés aux locataires dont les revenus sont les plus modestes. Ils correspondent à 80% des demandeurs Bergeracois. (12.032 euros de ressources annuelles pour une personne seule, 17.531 euros pour deux personnes sans personne à charge...). Alors que les délais d'attente explosent, cette proposition a le mérite d'être posée sur la table considérant qu'elle ne peut être qu'une aide secondaire pour permettre à chacun de pouvoir se loger dans des conditions décentes. 



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