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Aménagement urbain : les fontaines à Bergerac

Aménagement urbain : les fontaines à Bergerac

Depuis l’époque médiévale, l’eau et les fontaines ont joué un rôle déterminant dans le développement économique, religieux, artistique et sanitaire des villes. A telle enseigne que de nombreuses villes françaises réhabilitent, modernisent et valorisent ces lieux et monuments patrimoniaux au prétexte que « l’eau est encore aujourd’hui synonyme de plaisir, de qualité de vie et donc participe pleinement à l’animation des quartiers d’une ville »[1]

 

Les fontaines à Bergerac : des chefs d’œuvre en péril ! Quelle ville voulons-nous ?

 

A rebours de cette valorisation, lors d’un récent conseil municipal, le maire de Bergerac a annoncé, au prétexte des travaux place de la République, la destruction de la fontaine située face au palais de justice parce qu’il « lui est » -dit-il- « insupportable de gaspiller de l’eau potable ». Bergerac se distingue ainsi comme la ville des fontaines asséchées si l’on songe également à l’état d’abandon de la fontaine mosaïque du jardin Perdoux ou à la condamnation de la fontaine de la Madeleine sur la rive gauche. 

 

Prenons le maire aux mots et réfléchissons aux impacts écologiques et environnementaux des fontaines et sur ce chapitre, une autre voie ou option est possible. 

 

Si on évalue ce qu’apporte l’eau en milieu urbain en termes de qualité de vie et d’apaisement, la question se pose tout à fait différemment.  Les fontaines sont un patrimoine qui peut continuer à traverser les époques si nous réfléchissons donc au-delà de l’esthétique ou de l’aspect patrimonial à l’amélioration nos conditions de vie. Plutôt que détruire pour effacer un usage qui ne correspondrait plus à notre temps, il conviendrait de repenser le rôle et les contributions des fontaines aux ilots de fraicheur, avec des dispositifs adaptés et écologiques.

 

Soyons concrets et force de propositions.

 

 Voici quelques éléments de réflexion qui plaident pour le maintien et la transformation des fontaines compatibles avec un souci d’économie d’énergie et ne gaspillant pas nos ressources naturelles :

§  Dans le cas de la fontaine place de la République, l'eau de pluie et/ou l'eau d'assèchement du parking souterrain, filtrée et stockée, peut servir à alimenter la fontaine en circuit fermé ;

§  La filtration peut être réalisée par l'utilisation d'un bassin de filtration naturelle (physique et végétale) à proximité de la fontaine ;

§  La mise en mouvement de l'eau tant pour la fontaine que pour la filtration peut s’effectuer par une production d'énergie d’ombrières sur les places de parking proches (alimentation en électricité verte) ; 

§  Enfin, l’'utilisation des pentes pour générer la filtration peut réduire la consommation d'énergie.

 

L'ensemble du projet pourrait être étudié d'une manière globale visant à améliorer le confort de vie des bergeracois. Il peut donc être complété par une végétalisation adaptée, vecteur d'abaissement de la température complétant les fonctions de la fontaine laquelle en déplaçant de l'eau à l'air libre génère de l'évaporation qui abaisse également la température à proximité. Ainsi les endroits rafraichis peuvent devenir des espaces privilégiés de déplacement pédestre ou de repos, leur connexion aux itinéraires de déplacement doux est donc essentielle.

Contrairement aux caprices du maire de Bergerac, les fontaines urbaines jouent un rôle écologique important et ainsi repensées contribuent à une gestion durable de l’eau en milieu urbain.

 

Bref, de quelle ville rêvons-nous ? 

 

Partagez avec nous cette conviction pour que Bergerac redevienne la ville de la verte douceur retrouvée aux fontaines chantantes et rafraichissantes.  



[1] Citation reprise de la présentation des fontaines, « véritable temple de l’eau », de la ville de Montpellier - https://www.montpellier.fr/vie-quotidienne/vivre-ici/se-balader/fontaines-de-montpellier

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